L’Europe ne peut se permettre de toujours remettre au lendemain la réforme de la zone euro : elle doit s’en donner tous les moyens

Mercredi 31 mai 2017

Communiqué de presse du groupe S&D

Les eurodéputés du groupe S&D ont accueilli favorablement les propositions de la Commission européenne visant à réformer la zone euro et  exhorté les États membres de l’UE à prendre sans délai des mesures.

Dans une récente contribution aux travaux de la Commission, le groupe S&D a défini des priorités-clés pour la réforme de la zone euro, axées sur une forte dimension sociale, un budget approprié, une stratégie ambitieuse d’investissement durable et l’achèvement de l’Union bancaire et de l’Union des marchés de capitaux. Ces réformes ont vocation à être mises en œuvre à travers un rôle renforcé du Parlement européen et des parlements nationaux et la nomination d’un vice-président de la Commission faisant office de ministre des Finances.

Le vice-président du groupe S & D, en charge du portefeuille « Modèle économique et social » Udo Bullmann, a déclaré:

« La Commission a fait un bon travail en analysant les faiblesses de l’union économique et monétaire et a tiré des conclusions convaincantes qui devraient être suivies. Elle semble avoir compris de quelle façon les inégalités et les divergences sociales abîment l’euro. Ne pas prendre en compte ces préoccupations, et mettre l’accent uniquement sur les aspects budgétaires et monétaires feraient de cette réforme de l’euro un échec dès l’origine. Nous nous félicitons que la Commission ait évité cette erreur et proposé une approche viable et équilibrée de la réforme de la zone euro.

« Des années d’austérité aveugle ont créé désillusion et défiance. Pour retrouver la confiance de nos citoyens, nous devons faire advenir une Union économique et monétaire (UEM) plus forte et plus résiliente. La zone euro doit devenir beaucoup plus efficace pour atteindre l’objectif du plein emploi, -et de l’emploi de qualité- partout dans l’Union. « Il faut changer aussi d’état d’esprit. Au cours de ces dernières années, l’Europe a été perçue comme le Père Fouettard qui distribue le plus clair du temps de mauvaises notes aux enfants peu sages. Pour lutter contre cette perception, l’euro doit respecter ses promesses d’amélioration des conditions de vie de tous en favorisant une croissance durable et une convergence sociale vers le mieux disant. Aujourd’hui, les propositions que présente la Commission portent en elles la capacité de répondre aux attentes des citoyens.

« Il est désormais temps pour les États membres de répondre à cet appel. Nous les exhortons à se donner les moyens politiques, budgétaires et fiscaux nécessaires pour parachever UEM.

« A l’heure où grandit le populisme des deux côtés de l’Atlantique, il n’est pas question de relâcher nos efforts. « .

Porte-parole du groupe S & D pour les affaires économiques et monétaires, Pervenche Berès a ajouté:

« Nous nous félicitons que la Commission européenne soutienne l’appel du Parlement européen en faveur d’un budget pour la zone euro. C’est l’une des principales réformes dont nous avons besoin pour stabiliser la zone euro à long terme. Toutefois, c’est maintenant que la zone euro doit être consolidée : sa réforme ne peut être reportée à l’après 2019.

«Nous avons besoin de la capacité budgétaire pour inciter à la convergence entre les membres de la zone euro, sans sanctions, et pour contrer les chocs économiques asymétriques et symétriques. Une transformation du Mécanisme européen de stabilité en un Fonds monétaire européen ne suffira pas. « Tout autre pas vers un approfondissement de l’UEM doit aller de pair avec l’amélioration des contrôles démocratiques. À cette fin, le rôle du Parlement européen et des parlements nationaux doit être renforcé.

« A l’instar de la Commission, nous pensons que les postes de président de l’Eurogroupe et de commissaire aux affaires économiques et financières doivent être fusionnés, selon le modèle déjà existant du haut représentant pour les affaires étrangères et la sécurité.

« Il ou elle devrait être responsable démocratiquement et en charge du budget de la zone euro. C’est la bonne voie à suivre ».

Les principales priorités du groupe S & D sur la réforme de l’UEM comprennent :

  • Un nouveau cadre politique, avec un ensemble révisé de règles régissant les déséquilibres macroéconomiques et macroéconomiques et la surveillance budgétaire pour relever les multiples défis : emplois de qualité, cohésion économique et sociale, fiscalité efficace et équitable et solidité budgétaire, ainsi que durabilité environnementale.
  • Un code de convergence, adopté selon la procédure législative ordinaire pour une période de cinq ans afin d’amener la zone euro vers une convergence économique, sociale et environnementale plus poussée et pour assurer une Europe plus durable et plus cohérente.
  • Un nouveau programme de réformes orientées vers l’avenir, dans lequel les dimensions économiques, environnementales et sociales du développement durable sont traitées de manière globale et sur un pied d’égalité.
  • Une stratégie d’investissement durable globale et ambitieuse combinant des instruments et des ressources existants et en proposant de nouveaux.
  • Une capacité budgétaire qui soutienne la convergence et permette de contrer les chocs économiques asymétriques et symétriques.
  • L’achèvement de l’Union bancaire, y compris à travers le soutien à un assainissement rapide du bilan des banques pour améliorer les perspectives de croissance, un système européen d’assurance-dépôts crédible et un filet de sécurité budgétaire commun pour le Fonds de résolution unique.
  • Un renforcement de l’appropriation démocratique, de la légitimité, de la responsabilité et du contrôle, sur la base de la méthode communautaire, avec un rôle significativement renforcé pour le Parlement européen au niveau européen et des parlements nationaux au niveau des États membres.
  • Un processus amélioré du semestre européen, y compris la formalisation de la position budgétaire globale de la zone euro en tant qu’outil clé pour la formulation et la mise en œuvre des politiques au sein de l’UEM.
  • Une assiette commune consolidée pour l’impôt des sociétés afin de s’assurer que les bénéfices sont imposés là où la valeur économique se créé et la mise en place un système d’imposition des sociétés plus équitable en Europe.
  • Read the full text of the S&Ds’ priorities for the deepening of the economic and monetary union

S&D press release

Europe cannot afford to procrastinate but needs to deliver on reforming the eurozone, say S&Ds

S&D Euro MPs today welcomed the European Commission’s proposals to reform the eurozone and urged the EU member states to take action without delay.

In a contribution, the S&D Group sets out key priorities for reform, based on a strong social dimension, a proper budget, an ambitious sustainable investment strategy and the completion of the banking and the capital markets union. These reforms should be supported by a stronger role for the European Parliament and national parliaments and the appointment of a Commission vice-president as finance minister.

S&D Group vice-president responsible for the economic and social model Udo Bullmann MEP said:

« The Commission has done a good job analysing the weaknesses of the economic and monetary union and has drawn convincing conclusions that should be acted upon. We welcome that the Commission seems to have understood how inequalities and social divergence are tearing the euro apart. Brushing aside such social concerns and focusing on fiscal and monetary aspects would make the overhaul of the euro a failure from the start. We are pleased that the Commission has avoided this mistake and is proposing a viable and balanced approach to eurozone reform.

« Years of blind austerity have created disillusion and mistrust. To regain the trust of our citizens, we need to see a stronger and more resilient economic and monetary union (EMU). The eurozone has to become much more effective in reaching the goal of full, quality employment everywhere in the Union.

« We also need a change of spirit. In recent years, Europe has been perceived as the bogeyman handing out mainly bad marks to naughty kids. To fight this perception, the euro must deliver on its promise of improving people’s lives by fostering sustainable growth and upward social convergence. Today, the Commission has presented proposals that have the power to deliver on citizen’s expectations.

« It is now on the member states to answer this call. We urge them to take responsibility and to complete the EMU with the necessary social, fiscal and budgetary policy capabilities.

« There is no room for complacency at a time of a rising populism on both sides of the Atlantic. »

S&D Group spokesperson for economic and monetary affairs Pervenche Berès MEP added:

« We are pleased that the European Commission support the European Parliament’s call in favour of a budget for the eurozone. This is one of the key reforms we need in order to stabilise the euro area in the long term. However, the euro area must be fixed now and its reform cannot be postponed until after 2019.

« We need the fiscal capacity to increase incentive for convergence without punishment between euro area members and to counter-asymmetric or symmetric economic shocks. A transformation of the European Stability Mechanism into a European Monetary Fund would not be enough.

« Any further step towards a deepening of the EMU must go hand in hand with stronger democratic controls. To this end, the role of the European Parliament and national parliaments must be strengthened.

« Like the Commission, we also believe that the positions of the president of the Eurogroup and the Commissioner of economic and financial affairs should be merged, following the model of the high representative for foreign affairs and security policy.

« He or she should be democratically accountable and should be in charge of the fiscal capacity. This is the way forward. »

The S&D Group’s key priorities on the reform of the EMU include:
•A new policy framework, comprising a revised set of rules governing macro-economic – as well as macro-social – imbalances and budgetary surveillance to meet the multiple challenges of achieving full quality employment, economic and social cohesion, efficient and fair taxation, and fiscal soundness, as well as environmental sustainability.
•A Convergence Code, to be adopted under the ordinary legislative procedure for a five-year period to guide the euro area towards further economic, social and environmental convergence, and to ensure a more sustainable and cohesive Europe.
•A new agenda of future-oriented reforms, in which the economic, environmental, and social dimensions of sustainable development are treated as indivisible and equal.
•A comprehensive and ambitious sustainable investment strategy combining existing and new instruments and resources.
•A fiscal capacity to support upward convergence and counter-asymmetric and symmetric economic shocks.
•The completion of the banking union, including support for an accelerated clean-up of bank balance sheets to improve growth prospects, a credible European deposit-insurance scheme and a common fiscal backstop for the Single Resolution Fund.
•Reinforced democratic ownership, legitimacy, accountability and control, based on the community method, with both a significantly reinforced role for the European Parliament at European level and of national parliaments at member state level.
•An improved European Semester process, including the formalisation of the euro area aggregate fiscal stance as a key tool for policy formulation and implementation across the EMU.
•A Common Corporate Consolidated Tax Base to ensure that profits are taxed where the

economic value is created and to set up a fairer corporate tax system in Europe.

Read the full text of the S&Ds’ priorities for the deepening of the economic and monetary union

http://www.socialistsanddemocrats.eu/fr/newsroom/europe-cannot-afford-procrastinate-needs-deliver-reforming-eurozone-say-sds