Le Brexit expliqué à ma fille de 4 ans : « Libéré, délivré ? »

Mercredi 22 juin 2016

Tribune parue dans le HuffingtonPost

Bien sûr, le Royaume-Uni n’est pas Elsa, la Reine des neiges. Mais les similitudes entre la volonté du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne et la fuite d’Elsa du Royaume d’Arendelle sont nombreuses.

Elsa est différente, ne se sent pas à l’aise parmi les siens à cause de ses pouvoirs, un peu comme les Britanniques, entre leur insularité, leur humour et leur teatime. Ce sentiment d’être différent est le moteur principal de la fuite d’Elsa, qui espère, une fois seule, pouvoir enfin être elle-même. Mais, par cette fuite, elle n’est que de façon illusoire et provisoire « libérée, délivrée », en plus de plonger le royaume d’Arendelle dans un hiver éternel, ce qui, toute proportion gardée, pourrait arriver au Royaume-Uni et à l’Europe si le Brexit devait se concrétiser. La fuite n’est pas une solution pour s’épanouir, quitter la famille européenne non plus.

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Autre ressemblance, dans la pièce du Brexit qui se joue actuellement, de nombreux personnages sont directement inspirés par le prince Hans : Boris Johnson et Nigel Farage. Comme Hans vis-à-vis d’Arendelle et d’Anna, tous deux se moquent totalement de l’autre et du Royaume-Uni, leur seul programme étant eux-mêmes. Tout comme Hans, chez qui tout sonne faux et qui vise, par la séduction, à devenir roi : le prince charmant n’en est pas un !

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Après, dans le Brexit, il manque des personnages importants de la Reine des neiges: Gordon Brown sera-t-il Kristoff et sauvera-t-il une seconde fois une Union ? Victoria Beckham sera-t-elle Anna ? Heureusement, dans les institutions européennes, Martin Schulz s’entraîne dans le rôle d’Olaf pour garder un lien entre tous les protagonistes, et Juncker, tel Sven, cherche à tirer le traîneau européen.

Bref, venons-en au fait : dans la Reine des neiges, c’est l’amour qui sauve Anna et Elsa, et le Royaume d’Arendelle. Les Français et les Britanniques ont eu une relation passionnée et passionnelle depuis la Guerre de Cent ans. Mais, depuis le temps que les Britanniques revitalisent nos campagnes en y achetant des résidences secondaires, et que nous allons chez eux pour espérer, en vain, faire des affaires et des progrès en anglais, il est temps de leur dire que nous les aimons. All you need is love, avec la Marseillaise, grâce aux Beatles!

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Cette tribune est publiée simultanément sur le Huffington Post anglais.