Un tour des capitales pour convaincre de la nécessité d’un budget européen

L’euro nous a protégés des fluctuations des taux de change dont les jeunes ne se souviennent pas ; il a fait de la zone un espace économique encore plus intégré, mais il a aussi a privé les Etats d’un instrument essentiel d’ajustement des économies en période normale ou de crise. Cette autonomie perdue de la politique monétaire nationale devait donc conduire à la mise en place des mécanismes d’ajustement alternatifs pour faire de la zone euro une zone monétaire optimale et lui permettre de faire face aux aléas des chocs et des crises.
C’est pour cela que j’avais proposé dans mon rapport sur la gouvernance de l’Union économique et monétaire, voté il y a presque un an par le Parlement européen, la création d’une nouvelle « capacité » budgétaire de la zone euro, un budget qui financerait notamment les mesures anticycliques, les réformes structurelles ou une partie de la réduction de la dette. La réflexion autour de ce budget propre à la zone euro, qui permettrait d’amortir les chocs, a progressé rapidement ces derniers mois. La Commission des Affaires économiques et monétaires m’a chargée de faire des propositions, et deux Conseils européens devraient se pencher sur le sujet d’ici la fin de l’année quel que soit le résultat du référendum britannique. J’ai entamé avec mon co-rapporteur Reimer Böge (CDU) un tour des capitales pour convaincre et débattre, auprès des parlements nationaux et des ministères des Finances des pays de l’Eurogroupe, autour de ce projet de rapport. Après Berlin, nous serons à Paris et à Rome, avant d’aller à Amsterdam. Il existe déjà une contribution franco-italienne très solide sur le sujet de la zone euro : les deux pays soutiennent l’idée d’un vrai budget dédié. Il faut convaincre les autres !