Là où souffle l’esprit d’Europe…

Pour Sénèque : « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas que les choses sont difficiles ». A l’heure où certains l’enterrent déjà, où trop souvent le Conseil paraît paralysé par des clivages entre les États membres ou n’agit que lorsqu’il est déjà très tard, le Parlement européen ose penser l’avenir de l’Union.
Il le fait en particulier avec trois rapports en cours d’élaboration pour réagir au lendemain du référendum britannique. D’abord, pour éclairer la route, il faut savoir ce qui fonctionne, ce qui entrave l’action, ce qui n’est pas assez exploité. C’est l’objet du rapport préparé par Elmar Brok (PPE, allemand) et Mercedes Bresso (S&D, italienne), qui explore les potentialités et les limites du traité de Lisbonne. Dans la foulée, Guy Verhofstadt, président du groupe libéral, belge, fera des propositions pour améliorer le système institutionnel de l’Union et modifier, là où c’est nécessaire, le Traité.
Et parce que quel que soit le résultat du référendum, il oblige les États membres de la zone euro à se structurer, je prépare avec mon collègue Reimer Böge (PPE, allemand) un rapport pour un véritable budget de la zone euro. C’est le troisième volet, celui où l’on doit définir les outils de la différenciation, permettre à la zone euro de faire converger ses économies y compris sur le plan fiscal et social.
Comme après le « I want my money back » de Margaret Thatcher, le Parlement européen sera alors prêt pour un nouvel « Appel Spinelli » aux chefs d’États et de gouvernement, aux Européens.