Déterminés contre le populisme d’État

En Pologne, depuis leur accession au pouvoir en octobre dernier, le virage droitier des conservateurs du parti Droit et justice (PiS) inquiète beaucoup de Polonais, qui le disent en descendant dans la rue, et les démocrates européens. Ce mouvement rétrograde se traduit par une remise en cause de l’indépendance d’outils fondamentaux de la démocratie : le fonctionnement du Tribunal constitutionnel et les nominations des dirigeants des médias publics.
La Pologne, longtemps bonne élève de l’Europe, là où l’aspiration aux valeurs de l’Union avait fait se soulever le peuple, qui a beaucoup bénéficié de son adhésion, prend aujourd’hui des décisions en contradiction totale avec l’Etat de droit et la démocratie. Cela interroge sur les conditions de partage de souveraineté, mais cela ne peut pas conduire les démocrates à se taire.
La Commission européenne a lancé dès le 13 janvier une enquête préliminaire et le Parlement européen a organisé un débat en plénière en présence de Mme Beata Szydlo, Premier ministre polonais, dont le parti siège dans le même groupe que les conservateurs britanniques. C’est la première étape d’une procédure européenne, encore inédite, de sauvegarde de l’Etat de droit. Nous sommes encore loin de la prise éventuelle de sanction, qui nécessiterait une très forte volonté politique commune de la part des Etats membres. M. Orban, Premier ministre hongrois, a d’ores et déjà déclaré qu’il était solidaire du gouvernement polonais et opposerait son veto à toute tentative de leur imposer de telles mesures.

A   l’égard   de   ceux   qui   disent   que   l’intégration   des   musulmans    dans   les  sociétés européennes   est    » pratiquement impossible « , refusent d’accueillir des réfugiés syriens, ou soutiennent une loi permettant à la police de saisir les biens personnels des réfugiés pour financer les aides, et des dérives des gouvernements polonais et hongrois, notre détermination doit être sans faille.