La lutte contre le terrorisme impose la coopération

 

L’Europe a des instruments de lutte contre ceux qui perpétuent des attentats sur son sol. Un coordinateur de la lutte contre le terrorisme existe, ainsi que l’ »IntCen », centre de ressources pour analyser et synthétiser des données sensibles. Mais ces structures ne sont pas assez opérationnelles : elles ne peuvent que compiler les informations fournies par les services nationaux selon leur bon vouloir, ou disponibles dans l’espace public…En janvier prochain, Europol, l’office européen de police, disposera d’un centre antiterroriste qui renforcera les capacités pour la surveillance d’Internet, pour le traçage des armes à feu et leur trafic, le suivi du financement du terrorisme, et celui des individus repérés et de leurs activités. L’Union dispose aussi d’un fichier commun, le système d’information Schengen (SIS), qui, alimenté par les États, contient plusieurs milliers de noms de personnes fichées, recherchées, sous mandat, interdites de séjours, mais comment traiter ce fichier sans moyens financiers et humains ?

 

Les résistances nationales restent fortes, marquées par une méfiance réciproque ; elles doivent être dépassées car elles sont les véritables frontières internes de l’Union européenne qui profitent aux seuls terroristes. Depuis les attentats du 13 novembre, la communication entre les services de renseignements belges, marocains, turcs et américains, et certainement d’autres ont permis de faire avancer l’enquête. C’est ainsi que les enquêteurs ont pu avoir des informations sur les assassins et leurs complices, mais c’est aussi ce qui a vraisemblablement  permis, en menant les forces de sécurité jusqu’à  l’appartement de Saint-Denis, d’éviter un nouveau massacre à la Défense. C’est sur cette voie de confiance réciproque et de collaboration accrue qu’il faut désormais résolument s’engager.