Edito septembre II


Cette session aura été dominée une fois encore par les questions de gouvernance économique et de supervision des marchés financiers.

Sur la question des marchés financiers, nous avons acté l’accord qui permet de mettre en place trois autorités qui dorénavant supervisent à l’échelle européenne les marchés des banques, des assurances et des marchés financiers.

Au-dessus des ces trois autorités il y aura un conseil européen de supervision des risques qui permet d’avoir une approche macroéconomique et d’identifier là où peut-être demain seront de nouvelles bulles et qui permet de faire le lien entre la situation des marchés et les risques systémiques qu’ils peuvent faire prendre à l’économie.

C’est un premier pas, il y en aura d’autres à franchir pour que l’Europe soit véritablement outillée en matière de supervision. C’était un pas difficile pour le Parlement européen comme vous le savez, qui a pleinement  joué son rôle.

Sur l’autre aspect qui est celui de la gouvernance économique, là on se rend  bien compte que la négociation entre les chefs d’Etats et de gouvernements bloque sur des aspects très fondamentaux. Le point d’accord qu’ils ont aujourd’hui enregistré traite de l’idée émise par la Commission européenne d’avoir ce qu’on appelle un « semestre européen ». Au fond, s’agissant de la politique économique européenne, pendant les six premier mois de l’année on aurait une analyse sous focale européen. Cela voudrait dire que la Commission européenne mettra sur la table sa proposition et ensuite les institutions européennes seraient amenées à jouer pleinement leur rôle pendant les six autres mois de l’année. Pour nous ici au Parlement européen, pour moi en tant que Présidente de la commission de l’emploi et des affaires sociales  et rapportrice de la commission spéciale sur la crise financière, économique et sociale, il y a deux inquiétudes. La première concerne le semestre européen. Si ce dernier doit se traduire par un débat formel, et bien je crois que nous n’aurons pas le bon équilibre, nous n’aurons pas une approche intégrée, une vision claire de la stratégie qui doit être celle de l’Union européenne.

Il y a donc là une négociation qui va s’engager sur la base, je l’espère, des conclusions du rapport que je vais faire adopter par le Parlement européen d’ici une quinzaine de jour sur les enjeux de la crise.La seconde dimension qui est pour nous très préoccupante, c’est cette idée qu’au fond l’essentiel serait de sanctionner les Etats défaillants au regard des déficits ou de la dette.

Bien sûre  quand on est membre d’une communauté il faut respecter certaines règles, mais ces règles ne peuvent pas être que des sanctions, il faut aussi qu’il y ait des mécanismes d’incitation. Il faut également que cette gouvernance économique permette une approche plus globale et pour cela nous demandons qu’à côté des préoccupations des Ministres des finances soient également prises en comptes les préoccupations des Ministres de l’emploi et des affaires sociales. Et d’ailleurs, lorsque nous regardons ce qui s’est passé la semaine dernière à Oslo, lorsque pour la première fois il y a eu une grande rencontre entre l’OIT et le FMI, on comprend bien que la première préoccupation est en termes d’emploi. Pour nous, traiter de la gouvernance économique sans traiter de la question de l’emploi ou de la question de la politique sociale, ne permettra pas de résoudre cette crise. C’est le message que nous essayons de porter au Parlement européen et j’espère que sur la base des propositions que nous faisons, nous pourrons corriger la feuille de route qu les Chefs d’Etats et de gouvernements sont en train de rédiger. Je vous donne rendez-vous pour la prochaine session plénière ici à Strasbourg.