Les concepteurs des stratégies d’évitement fiscal doivent également être sanctionnés

Mercredi 21 juin 2017

Communiqué de presse du groupe S&D

Les eurodéputés S&D accueillent  la proposition de la Commission européenne sur le rôle des intermédiaires comme «une nouvelle étape vers une plus grande transparence fiscale» La porte-parole du groupe S&D pour les affaires économiques et monétaires, Pervenche Berès, a déclaré:

« Ils agissent principalement dans l’ombre, mais les Panama papers ont jeté une lumière crue sur le rôle des intermédiaires dans l’organisation et la planification fiscale agressive  utilisées par les grosses multinationales et les  grandes fortunes. Avec cette nouvelle proposition, la Commission entend résoudre le problème, ce qui est une bonne nouvelle.  Les intermédiaires seront mis devant leurs responsabilités.

«Les conseillers fiscaux, qu’il s’agisse de banques ou d’expert-comptables, devront, par exemple, signaler aux autorités nationales tout mécanisme qui pourrait déboucher sur une réduction importante de l’imposition. Pour mieux faire face à la créativité des intermédiaires et couvrir une large palette de professions, une liste de caractéristiques spécifiques sera annexée à la directive et régulièrement mise à jour pour définir ce qui est considéré comme une « planification fiscale agressive. Cette proposition est un outil supplémentaire qui aidera les autorités nationales à identifier les failles potentiellement dangereuses dans leur système fiscal. »

«Nous sommes satisfaits que la Commission encourage les États membres à punir tout conseiller fiscal ne respectant pas ses obligations. Nous sommes fermement convaincus que les sanctions doivent être dissuasives et efficaces. Nous demandons à présent aux États membres de l’UE de respecter le niveau d’ambition énoncé dans la proposition de la Commission.»

Le porte-parole du groupe S & D pour la commission d’enquête sur les Panama papers, Peter Simon, a ajouté:

« La Commission européenne a finalement répondu à nos exigences en examinant en détail le rôle des intermédiaires dans le domaine de l’évitement fiscal.

Il est cependant regrettable que la Commission européenne n’ait pas montré plus de courage contre la résistance générale des États membres en matière fiscale en se battant pour obtenir un accès élargi aux données.

Le fait que la Commission dépende encore de la bonne volonté des États membres et devra se contenter de données statistiques ne l’aidera pas à remplir son rôle de gardienne des traités dans la lutte contre l’évasion fiscale.

« Habituellement, il faut des années pour détecter et mettre un terme aux lacunes inhérentes à la fiscalité.  Les intermédiaires disposent donc de beaucoup de temps, tout comme leurs clients pour profiter de l’évitement fiscal au détriment de l’intérêt public. Grâce aux nouvelles exigences en matière de déclaration, les pays pourront désormais prendre des mesures rapides contre les pratiques fiscales illicites. En outre, les exigences en matière de publication porteront un coup majeur à l’acceptation générale des pratiques de planification fiscale agressive, car les concepteurs des stratégies d’évitement de l’imposition et leurs clients préfèrent généralement mener leurs affaires en coulisses.

Maintenant, c’est au tour des Etats membres d’agir. Ils doivent faire avancer au plus vite la nouvelle législation. Malheureusement, on peut s’attendre à ce que les « usual suspects » tentent de bloquer ou d’édulcorer la proposition afin de protéger leurs modèles d’entreprise. En Europe, il n’y a plus de place pour ce genre d’attitude. Nous allons poursuivre le combat. »

21.06.2017

S&D Press release

Those who designed tax avoidance schemes must also be sanctioned, say S&Ds

S&D Euro MPs today welcome the European Commission’s proposal on the role of intermediaries as ‘a new step towards increased tax transparency’.

S&D Group spokeswoman on economic and monetary affairs, Pervenche Berès, said:

“They act mostly in the shadow but the Panama Papers have shed a crude light on the role of intermediaries in organising and planning aggressive tax avoidance for big multinationals and wealthy people. With this new proposal the Commission intends to address the problem, which is good news. In a way, the intermediaries will be placed in front of their responsibilities.

“Tax advisors whether they are banks or accountants for instance, will have to report any scheme to national authorities which might create massive tax avoidance. In order to face the creativity of the intermediaries and to be able to cover a sufficiently broad scope of professions, a list of specific hallmarks will be annexed and regularly updated to define what is considered aggressive tax planning. This proposal is an extra tool which will help national authorities identify potentially harmful loopholes in their tax system.

“We are pleased that the Commission is pushing member states to establish sanctions in case a tax advisor fails to comply with his/her obligations. We strongly believe that these must be dissuasive and effective. Now we urge the EU member states to keep to the level of ambition set out in the Commission’s proposals.”

S&D Group spokesperson on the inquiry committee on the Panama Papers, Peter Simon, added:

“The European Commission has finally fulfilled our demands to have a closer look at the intermediaries and the role they play in the domain of tax avoidance.

“It is unfortunate that the European Commission did not show more courage against the general resistance of member states in tax matters by proposing stronger access rights.

“According to the proposal, the Commission will have to depend on the goodwill of member states and may only be fobbed off with statistical data. This will not help the Commission to fulfil its role as guardian of the treaties in the fight against tax avoidance.

“Usually years go by until loopholes in taxation can be detected and closed. This provides plenty of time for intermediaries of tax-dodging practices and their clients to profit at the expense of the general public. Thanks to the new reporting requirements, countries can now take immediate action against illicit tax practices. In addition, the disclosure requirements will ensure that aggressive tax planning will suffer a considerable decrease in public acceptance, because providers of tax avoidance schemes and their clients usually prefer to conduct their business in the shadows.

“Now it’s the member states’ turn to act. They have to bring forward the new legislation as soon as possible. Unfortunately, it can be expected that the usual suspects among them will try to block or water down the proposal in order to protect their business models. We will take up the fight. There is no more place for these business models in Europe.”