UE-Strasbourg se prononcera jeudi sur un budget de la zone euro

Lundi 13 février 2017

Dépêche Reuters parue dans Boursorama

STRASBOURG, 13 février (Reuters) – Les commission des budgets et des affaires économiques du Parlement européen ont adopté lundi à Strasbourg une résolution invitant la zone euro à se doter d’une capacité budgétaire pour renforcer sa résilience mais aussi la cohésion et la solidarité entre ses membres.

Adoptée par 54 voix contre 28 et six abstentions, cette résolution sera soumise jeudi à l’assemblée plénière.

Le texte, non contraignant, a vocation à nourrir les réflexions de la Commission européenne qui doit bientôt présenter, pour le soixantième anniversaire du traité de Rome, un « livre blanc » sur le renforcement de l’Union économique et monétaire européenne.

Coécrite par la socialiste française Pervenche Berès et le démocrate-chrétien allemand Reimer Böge, la résolution plaide en faveur d’un « saut qualitatif » dans l’intégration de la zone euro pour que celle-ci soit à même de mieux résister à des crises comme celle traversée depuis 2008.

Des dirigeants européens comme François Hollande mais aussi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, celui de la Banque centrale européenne, Mario Draghi ou celui du Conseil européen, Donald Tusk, ont déjà plaidé en ce sens.

Dans le projet parlementaire, cette capacité budgétaire inclurait le Mécanisme européen de stabilité, créé en 2012 et doté d’une capacité de prêt de 500 milliards d’euros.

Elle aurait trois missions : elle interviendrait, à côté du pacte de stabilité et de croissance, pour accélérer la convergence des économies en favorisant les réformes structurelles, elle serait mise en oeuvre, sous conditions, pour absorber les chocs provoqués par la défaillance de certains de ses membres et elle constituerait un outil de relance en cas de ralentissement généralisé de l’économie de la zone.

« La méthode communautaire devrait prévaloir dans la gouvernance économique de la zone euro », précise le projet de résolution.

En d’autres termes, le Parlement ne veut plus être mis sur la touche par les gouvernements qui ont géré entre eux la crise des dettes souveraines, mais exercer, avec les parlements nationaux, un contrôle sur la politique économique menée par la zone euro.

 

(Gilbert Reilhac, édité par Simon Carraud)