Les députés britanniques se sont donc prononcés pour laisser plus de temps au temps.
Une majorité du Parlement ayant préféré opter pour un report à l’issue incertaine, Theresa May va venir au Sommet des 21 et 22 mars pour quémander plus de temps. Le Président des Vingt-sept, Donald Tusk, a déjà fait savoir qu’un feu vert « à une longue prorogation » serait conditionné au fait que « le Royaume-Uni accepte de repenser sa stratégie pour le Brexit » et parvienne « à dégager un consensus autour de celle-ci». Il reste exclu pour les dirigeants européens de rouvrir l’accord de retrait, et pour être accepté, tout report devra être dûment justifié. On exigera donc de la Première ministre britannique qu’elle réponde à la question : « du temps pour quoi et comment faire ? »
Après près de vingt mois de négociation et de tension, d’angoisse aussi pour des millions d’Européens, Britanniques ou non, ayant choisi de résider d’un côté ou de l’autre de la Manche, la stratégie de Theresa May n’a pas permis de sortir de l’impasse. Sa tâche est certes rude, et on peut admirer sa résilience, mais il faut manifestement que quelque chose change, faute de quoi tout le monde restera dans l’impasse, sachant que les Européens ne changeront pas les données de l’accord. Aujourd’hui, elle va demander du temps, il y en a déjà eu beaucoup depuis le référendum du 23 juin 2016 mais l’hypothèse d’une participation des Britanniques aux prochaines élections européennes ne peut pas être exclue. Les déchirements de la vie politique britannique, les indéterminations face au futur vont continuer à s’inviter au cœur du débat démocratique européen.