Edito du mois de Septembre 2013

Chères lectrices, chers lecteurs,

Deux sujets marquants lors cette session plénière à Strasbourg. D’abord, le discours de José Manuel Barroso sur l’état de l’Union. C’était la dernière fois qu’il avait l’occasion de donner sa vision de l’année qui vient et de définir son programme. Mais, en réalité, ce que nous attendions de lui, c’était qu’il saisisse cette occasion pour faire un premier bilan de son mandat. Or, la seule chose qu’il a faite, c’est de considérer que tout était rentré dans l’ordre et que l’Union européenne était sortie de la crise. Il n’a rien dit de ceux pour qui la crise se décline au quotidien. Lorsqu’il plaide pour un grand marché des télécommunications, il propose un grand marché ouvert à tous les vents en oubliant de reconstruire les bases d’une industrie en Europe ou de plaider le juste échange. Il dit que finalement il s’occupera de la dimension sociale de l’Union économique et monétaire. Mais très franchement nous avons envie de lui dire : « Monsieur Barroso, il est trop tard. Nous ne vous faisons pas confiance. Et cette fois-ci nous ne serons plus seuls à le penser. C’est d’une autre majorité politique dont nous avons besoin en Europe pour construire l’intégration solidaire que nous voulons ».

L’autre thème au centre des débats de cette session, c’est la situation en Syrie. Le régime de Bashar al-Assad a franchi, dans l’horreur de la guerre intérieure qu’il mène jour après jour, une étape qui ne peut pas rester sans réponse de la communauté internationale.
Pourtant, le consensus au Parlement européen n’aura pas été facile à dégager. C’est finalement autour des valeurs fondamentales du droit international et de la condamnation de l’usage de l’arme chimique qu’il a pu être trouvé. Le Parlement européen “condamne avec la plus grande fermeté le massacre de civils par arme chimique du 21 août 2013” et “appelle une réaction claire, forte, ciblée et commune, sans exclure d’éventuelles mesures de dissuasion”.
Sur la reconnaissance de la responsabilité directe du régime syrien, certains ont hésité et préféré attendre l’évaluation des Nations Unies Unis, alors que c’est la fermeté en particulier de la réaction française qui a permis d’ouvrir un chemin où finalement les Russes ont bougé, reconnaissant implicitement cette responsabilité du régime. C’est aussi la fermeté qui permettra la destruction des armes chimiques et ouvrira la voie à la solution politique que les Européens appellent de leurs vœux. Pour l’action extérieure de l’Union, pour les Européens, c’est l’enjeu à la fois de leur capacité de parler d’une seule voix et d’être des acteurs face à cette guerre qui se joue aux portes de l’Union européenne.

Je vous donne rendez-vous en octobre.