Fonds européen de Défense : Génération.s se trompe

Vendredi 19 avril 2019

Communiqué de la Délégation socialiste française au Parlement européen

Les 3 eurodéputés Génération.s ont diffusé, après le vote, un communiqué de presse mettant gravement en cause le vote des eurodéputés socialistes et radicaux de gauche sur le fonds européen de Défense (FEDeF), avec une argumentation parfois approximative et souvent mensongère.

C’est en conscience et cohérence que les eurodéputés socialistes et radicaux de gauche ont voté en faveur du fonds européen de Défense : ce dernier était loin d’être acquis, tant au Conseil que dans le prochain Parlement. Qui l’aurait imaginé réaliste il y a cinq ans ? Nous l’avions aujourd’hui à portée de main, il fallait le saisir, car l’enjeu du vote était simple : pour ou contre un tel fonds.

L’obtenir est un réel progrès pour l’Europe. Il s’agira, après la conclusion des négociations sur le cadre financier pluriannuel, d’un fonds doté de 13 milliards d’euros. Ces financements permettront à l’Union européenne de renforcer sa souveraineté, de ne plus dépendre du matériel militaire américain, ni d’être parfois contrainte de vendre des armes à des pays qui menacent la stabilité. Et de créer des emplois hautement qualifiés en Europe, de développer notre industrie.

Le fonds voulu par ces 3 eurodéputés dans leur communiqué n’existe pas : il n’a pas de majorité, ni au Parlement européen, ni au Conseil. C’est celui d’une Europe du rêve tandis que les Européens doivent franchir des étapes face à de nouvelles menaces qui se multiplient dans le monde réel. Tout simplement. Sur le contenu, contrairement à ce qu’ils affirment, le Parlement européen conservera un rôle actif, notamment lors de la procédure budgétaire, de contrôle budgétaire, lors de l’examen du rapport annuel et enfin lors de l’évaluation à mi-parcours du programme.

Sur les questions éthiques, nous avons obtenu plusieurs victoires, la plus importante concernant les « robots tueurs ». Grace à notre action ils seront interdits, comme le souhaitaient la société civile, les ONG, les chercheurs et les ingénieurs qui mesurent le danger de tels armes. Il fallait enregistrer cette victoire. Un contrôle éthique de la Commission, assistée d’experts indépendants, est mis en place pour contrôler les fonds qui pourraient aller vers des armes dont « l’usage pose question ». La procédure est transparente. Le programme respecte le droit international et la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

Enfin, concernant les exportations, les affirmations du communiqué de ces 3 eurodéputés sont là encore fausses : les exportations seront contrôlées par la Commission européenne et devront respecter les intérêts de l’Union, au rang desquels ses valeurs, le respect du droit international, la stabilité, la paix. Si ces intérêts ne sont pas respectés, les financements européens devront être remboursés.

Les eurodéputés socialistes et radicaux de gauche assument pleinement ce vote car il vaut mieux ces grandes avancées que mille programmes révolutionnaires ; nous sommes convaincus que les arguments de pureté, qui cachent trop souvent des postures politiciennes, seront démasqués par le travail des journalistes et les citoyens.