L’Amérique de Donald Trump a décidé d’attaquer le commerce international

 

Donald Trump n’est pas le premier président américain à imposer des droits de douane unilatéraux sur des importations. Mais aujourd’hui, sa décision de taxer de 25% les importations d’acier et de 10% celles d’aluminium peut avoir de graves effets de revers à la fois pour les Etats-Unis et pour l’économie mondiale.

Ce sont les règles du commerce international, celles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui sont remises en cause avec le risque d’une escalade vers une guerre commerciale à laquelle personne n’a intérêt.  L’OMC est déjà affaiblie par l’arrêt du cycle de Doha en 2015, son impossible réforme pour faire face aux mutations d’un monde devenu numérique où de nouveaux géants entendent faire la loi à coup de subventions et où l’économie de marché doit répondre aux coups de boutoir d’un nouveau capitalisme d’Etat. Pour l’Union européenne, c’est le dilemme du prisonnier alors qu’elle défend le multilatéralisme et que les Etats-Unis pourraient quitter l’OMC en cas de sanctions…

L’Union européenne doit réagir. Elle a raison d’annoncer des représailles ciblées sur des industries locales ancrées dans les territoires d’élection de Donald Trump. Elle doit aussi en tirer les enseignements et aller au-delà. Elle doit soutenir l’investissement dans ces secteurs au risque de perdre la bataille de la compétitivité, poursuivre le travail engagé pour moderniser ses instruments de défense commerciale et les mesures anti-dumping et surtout poursuivre la lutte pour une nouvelle doctrine du commerce international compatible avec les résultats de la COP21 et les objectifs de développement durable des Nations-Unies que ce soit par des ajustements carbone aux frontières ou l’établissement d’un club climatique.